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A toi bébé inconnu

D’aussi loin que je me souvienne, la souffrance des autres a toujours été une souffrance pour moi et je me retourne avec tendresse sur cette petite fille qui se transformait en justicière, poursuivant dans la cour de récré ceux qui s’en prenaient aux plus vulnérables.

Les années ont passé et j’ai cessé ces courses-poursuites. A la place, je me suis mise à butiner dans le grand jardin du monde, aux côtés de milliers de personnes déterminées à vivre dans un monde solidaire et qui sent bon la terre. Le sentiment d’appartenir à cette communauté me procure une grande joie et renforce mes convictions. D’ordinaire…

Mais plus depuis que j’ai vu la photo d’un bébé dans les bras d’un homme au regard complètement perdu, debout dans les ruines fumantes d’une Alep ravagée.

Et aussi celle de cette petite fille réfugiée, dans un lieu non identifié, qui lève ses bras minuscules, prenant la caméra du journaliste pour une arme.

Et encore celle de ces gens comme vous et moi, les mains accrochées au grillage du dernier espoir, qui ont peur, faim et froid.

Et toutes les autres…

Je sais que de nombreux comportements ont leurs racines dans des contextes particuliers politiques, économiques, sociaux, culturels. Malgré ces (bonnes ? mauvaises ?) raisons, il fait sombre dans ma tête et je me demande de quelle chair est donc faite cette inhumanité qui massacre ses pairs et saccage sa terre (creusant au passage sa propre tombe).

Si si. L’Homme, doté d’une fantastique matière grise, est particulièrement doué pour inventer toutes sortes de joujoux technologiques. Mais pour ce qui est d’assurer le droit élémentaire de tous à se loger, se nourrir, se soigner, se cultiver, vivre dans la sécurité, il devient imbécile et me donne l’impression de jouer en boucle la même pièce de théâtre du genre qu’il affectionne le plus :  l’absurde.

Et donc, pour tenir le haut de l’affiche, il a imaginé toutes ces choses réunies en une liste non exhaustive, non hiérarchique, triste à pleurer et affligeante de réalité : la croissance à n’importe quel prix et le développement (pas) durable, la roue de la torture, la folie de Noël, le manteau pour chien et le carton en guise de matelas, les voyous en col blanc au-dessus des lois, les substances qui nous empoisonnent parce qu’on veut des crèmes de beauté d’une jeunesse pas éternelle et des lessives qui ne laveront jamais plus blanc que blanc, le distributeur de couvertures pour les sans-abris et le distributeur de friandises pour les autres, les camps de torture pour homosexuels, ceux qui meurent de trop bouffer, les enfants au regard déjà mort de faim, les guerres, le trou dans le ciel, fenêtre ouverte sur l’inconnu, les océans pillés et les mers de plastique, le Ziklon B, l’huile de palme et la déforestation, l’anthropocène (sa plus belle réussite…), l’horizon 2050 (qui sonnera peut-être notre DLUO, date limite d’utilisation optimale, après quoi…), les mines antipersonnel, l’élevage industriel, l’excision et l’exclusion, des vies désanchantées, des lendemains sans espoir, des espèces animales décimées, des terres asséchées, le t.shirt asiatique à 4.90.
Et le goût de la démesure.
Et bien sûr les fraises en hiver…

La misère du monde n’est pas une fatalité. Agissons, réagissons, transformons notre immobilisme en force d’action, manifestons notre désaccord par tous les moyens possibles, hurlons notre volonté de voir le monde changer, devenons ce monde enchanté que nous voulons, engageons-nous un peu, beaucoup, intensément, pour un temps ou pour plus longtemps, seul ou à plusieurs, aidons ceux qui en ont besoin, soutenons ceux qui soutiennent, acceptons notre part sombre tout en laissant exploser notre part solaire, innovons, imaginons, inventons, croyons à l’impossible, coupons les nageoires des sirènes de la (sur)consommation, soyons lucides et vrais, soyons bons,, pensons-nous comme un élément de l’écosystème planétaire, collaborons, coopérons, délaissons la démesure, régalons-nous de “sobriété heureuse”, empoignons les problèmes à bras le corps pour les résoudre avec éthique, éteignons la télé, l’ordinateur (pas le mien siouplé, j’ai pas fini !), les iBidules, et laissons monter le silence en nous pour trouver, dans ce calme intérieur, le chemin d’un monde renouvelé, équilibré, pour nous, pour les nôtres, pour les autres…​


Bon ben faut détendre l’atmosphère maintenant !

Mon amie Virginie, auteure talentueuse et pleine d’humour du blog “On est tous des cons”, croque comme personne notre monde, avec souvent la rage au ventre, parfois un terrible sentiment d’impuissance, mais toujours avec un coeur grand comme l’infini du ciel qui la fait s’engager en faveur de causes éthiques et solidaires. Merci Virginie, d’être qui tu es…

Allez hop, un p’tit coup de pub ! Je suis la présidente comblée de l’Association Dis No, prévention de la maltraitance et des abus sexuels sur enfants. Nous avons développé une approche préventive novatrice qui recueille des échos très favorables, et bénéficie du soutien, notammen, de diverses institutions publiques suisses. Juste un petit clic et vous ferez un grand “whaouh”.

Bonne journée et portez-vous bien !

Mais pas trop quand même !

Selon Wikipedia, “l’anthropocène caractérise l’époque de l’histoire de la Terre qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre”. Bravo nous !

La roue de la torture est un jeu auquel s’adonnent les policiers philippins, selon une enquête d’Amnesty.

Commission européenne, action pour le climat : “une économie sobre en carbone d’ici 2050″.

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaires (2)

Merci Homoecologicus de nous rappeler qu’il reste de nombreux combats à mener et que cela concerne chacun et chacune d’entre-nous au quotidien.

Merci…

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