Temps de lecture 4′
Certaines personnes éprouvent un sentiment d’impuissance face à l’énormité des changements à opérer dans la crise écologique. Elles se demandent, par exemple, si les éco-gestes qu’elles adoptent dans leur quotidien sont vraiment utiles (manger moins de viande ou y renoncer, abandonner l’avion, réduire leur empreinte numérique, manger local et de saison, acheter d’occasion, etc.).
Puisse la théorie du 100ème singe leur donner la détermination de poursuivre leurs actions et d’inspirer leur entourage à les imiter !
L’EXPéRIENCE
Une équipe de chercheurs a étudié le macaque japonais à l’état sauvage durant 30 ans, sur l’île de Koshima au Japon.
Dès 1952, ces scientifiques ont élaboré la théorie du 100ème singe, basée sur leurs constatations de terrain (le nombre de 100 a été utilisé de manière symbolique, à titre d’illustration de la théorie).
Ils nourrissaient les singes avec des patates douces jetées sur le sable, ce qui n’avait pas l’heur de leur plaire.
Imo, une jeune femelle macaque prénommée ainsi par les chercheurs, eut l’idée de laver les patates douces dans l’eau d’un ruisseau tout proche.
Elle s’empressa d’apprendre à sa mère la technique, qui se répandit entre 1952 et 1958 au sein de la communauté des macaques, sous le regard ébahi des scientifiques devant un tel phénomène comportemental.
L’expérience ne s’arrête pas là.
De manière quasi-inexpliquée et presque simultanément, le lavage des patates douces se transmit à d’autres tribus de singes sur d’autres îles et sur le continent.
Depuis, le macaque japonais est appelé communément le « laveur de patates ».
MASSE CRITIQUE
Cette expérience nous enseigne que, dès le moment où un certain nombre d’individus apprend une nouvelle façon de faire ou d’être, elle est adoptée par l’ensemble et s’inscrit dans la conscience commune.
C’est totalement enthousiasmant si l’on rapporte ce phénomène à la situation actuelle de l’Humanité et de ses choix sociétaux, économiques et environnementaux :
- faire comme d’habitude, ce qui conduira à la quasi-disparition de la vie sur terre
OU
- être le 100ème singe qui permet d’atteindre la masse critique, celle qui fera basculer la conscience commune du côté de la régénération des écosystèmes et du monde du vivant
AU PIRE, CA VA MARCHER *
Vous l’avez certainement compris au fil des articles, je suis une fervente défenseuse des actions individuelles menées par des millions d’individus qui sortent de leur canapé, sans pour autant faire reposer toute la responsabilité sur leurs seules épaules.
Les actions individuelles :
- puisent leur source dans notre envie profonde de contribuer à un nouveau modèle de société, respectueux de la vie sur Terre
- permettent de nous sentir partie prenante
- renforcent notre sentiment d’appartenance à la communauté du vivant
- ouvrent notre conscience à plus large que soi
- nous font sortir d’une posture attentiste ou aquoiboniste (à quoi bon)
- nous font découvrir des ressources personnelles parfois insoupçonnées
Pour célébrer l’avènement d’un monde vivant, juste, éthique et solidaire, nous n’avons pas des décennies devant nous.
Par nos choix quotidiens, nos engagements, notre volonté de changement, avec lucidité et détermination, chacun-e peut être le 100ème singe et contribuer, dès aujourd’hui, à dessiner un avenir lumineux.
*Vous avez envie d’avoir la pêche ? Faites un tour à l’Institut des Futurs souhaitables
POUR ALLER PLUS LOIN
L’espérance en mouvement – épisode 4 du podcast Vibrations
L’article complet de Wikipedia
Portez-vous bien et à bientôt.
Nathalie