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Surconsommation : comment éviter les pièges

Eviter les pièges de la surconsommation
Consommer moins et mieux

UN SYSTEME PARFAITEMENT RODE

Le marketing, la publicité, toute cette machinerie est entièrement dévolue à capter notre attention et à générer de l’insatisfaction, de façon à créer des besoins et des envies et à nous faire croire que notre bonheur est au fond du panier d’achat. Nous tombons très souvent dans le panneau et achetons largement plus que ce que nous voudrions.

A travers la (sur)consommation, on se crée une identité, on a le sentiment d’exister, celui d´être à la fois comme les autres tout en cherchant à se différencier.

A bien y réfléchir, ce système organisé nous rend obéissant-e, conventionnel-le et éloigné-e de la réalité.

En effet, bien souvent, nous en oublions les conditions de travail indignes et l’épuisement des ressources naturelles, nous participons à la pollution de l´air, de l´eau, des sols, des éléments pourtant indispensables à notre survie.

A ce système vient s’ajouter notre propre comportement, profondément émotionnel. L’émotion est au cœur de nos décisions, souvent de manière inconsciente, et dépasse les arguments purement rationnels dans une prise de décision.

Mais alors, comment faire pour reprendre la main sur une consommation consciente, adaptée aux limites de la planète, aux limites de nos placards de rangement, aux limites de nos revenus ?

Je vous propose des pistes de réflexion et des actions.

CALCULER SON SALAIRE HORAIRE

Un moyen assez radical de stopper toute envie d’achat impulsif consiste à calculer son salaire horaire.

Le principe

Revenu net mensuel – les charges fixes mensuelles /nbre d’heures de travail mensuelles auxquelles on ajoute le nbre d’heures approximatives de déplacement mensuel = le salaire horaire réel disponible.

Exemple 

2000 chf ou euros (salaire net) – 1000 chf ou euros (charges fixes) / 200 heures (150 h. travail mensuel et 50 h. trajet maison-travail) = 5 chf ou euros de l’heure

Donc, pour acheter un objet à 100 chf/euros, il faudra travailler pendant 20h.

Ça donne à réfléchir….

LES TECHNIQUES MARKETING

Si vous avez manqué l’article récent consacré à ce sujet, je vous laisse découvrir 5 techniques que j’ai identifiées. La liste est loin d’être exhaustive mais permet déjà de cerner de quelle façon tout est fait pour nous faire dépenser.

EVITER LE CREDIT A LA CONSOMMATION

Le crédit à la consommation peut être un piège et entraîner les gens dans une spirale infernale de problèmes financiers et émotionnels, impactant son propre bien-être et celui de sa famille.

Souscrire un crédit pour un logement ou un véhicule, c´est une chose.

Mais souscrire un tel crédit pour une télé plus ceci, un canapé plus cela, etc. rend captif-ve et diminue sa marge de manœuvre en cas de pépin.

A ceci s´ajoutent :

  • les taux d´intérêt, une somme que l´on pourrait mettre de côté par exemple;
  • le poids émotionnel de se sentir enchaîné à l´organisme de crédit ou à la banque, via le remboursement mensuel.

Evidemment, si le frigo lâche par exemple, il faut bien le remplacer. Avant de se précipiter sur un crédit à la consommation, expliquons à notre famille ou nos ami-e-s  notre nouvelle démarche et osons leur demander de nous prêter la somme. Peut-être même que nous les inspirerons et les inciterons à envisager la consommation autrement.

S´il n´y a pas d´urgence, je vous propose les actions suivantes :

  1. essayez de ne pas céder à votre envie de satisfaction immédiate et différez l´achat d´au moins 7 jours. Si l´envie se fait forte, ne regardez pas les sites de ventes en ligne, n´allez pas en ville. A la place, motivez-vous à faire autre chose, qui vous fera du bien : une activité créative, une séance lecture, une balade dans la nature, essayez une nouvelle recette, faites la sieste, etc. Il y a fort à parier que l´envie d´achat passera et qu´en prime, vous aurez vécu des tas de petits moments plaisants.
  2. installez-vous seul-e  dans un endroit calme, avec un carnet de notes, et allez franchement en profondeur dans ces réflexions :
    qu´est-ce que représente cet objet/produit pour moi ? est-ce qu´il me confère un statut social ? est-ce qu´on m´aimera plus ? est-ce
    qu´il me rend heureux-se ? m´est-il vraiment utile? que se passe-t-il si je ne l´acquière pas ? est-ce qu´il encombre mon placard et ma tête au passage ? pourrais-je apprendre à désirer ce que j´ai et non pas désirer ce que je n´ai pas? Notez vos ressentis, relisez-les de temps à autre, ils seront comme des phares intérieurs à suivre sans vous détourner de votre cap.

FUIR LE CREDIT REVOLVING OU RENOUVELABLE

Ce crédit diffère du crédit à la consommation en ce sens qu´il n´est pas lié à l´achat précis d´un bien. Il s´agit d´une somme d’argent permanente mise à la disposition de l´emprunteur-euse, qui se reconstitue au fur et à mesure des remboursements. Les taux d’intérêt sont élevés.

Cette somme disponible donne à l´emprunteur-euse l´impression d´avoir une réserve d´argent. Certes, c´en est une….à la différence qu’elle ne lui appartient pas, qu’il faut la rembourser selon des échéances, qu´elle pousse à la consommation et qu´elle coûte cher.

Mal maîtrisé, ce type de crédit est dangereux : combien de personnes se sont retrouvées en situation de surendettement parce qu’elles utilisaient cet argent pour rembourser les échéances imminentes d´un crédit à la consommation et n’avaient plus de quoi honorer l’échéance du crédit renouvelable ? Le piège se referme : les lettres de rappel pleuvent, la somme due augmente via les intérêts qui courent et on vit un stress permanent.

uTILISER LA CARTE DE CREDIT AVEC PARCIMONIE

Le piège des cartes de crédit réside non seulement dans le décalage temporel entre l’achat et le paiement mais aussi dans la baisse de notre vigilance face à cet achat.

Présenter sa carte de crédit est moins “douloureux” que de sortir les billets du porte-monnaie et de les voir disparaître en un clin d’œil. On n’éprouve pas le sentiment d’une perte, sentiment qui accompagne bien  souvent une dépense.

Quand arrive la facture à la fin du mois, le montant de chaque achat, noyé dans un solde à rembourser global, semble plus léger, moins significatif. Malgré la présence physique de l’objet, on ne fait plus le lien direct avec l’argent dépensé, il s’est dématérialisé.

Gardons aussi en tête que l’organisme émetteur n’a pas de vocation philanthropique : outre les intérêts demandés, c’est la tolérance zéro qui s’applique en cas de difficulté de remboursement.

Une carte de crédit devrait servir uniquement à un achat extraordinaire et indispensable à rembourser au plus vite, et de réserve de sécurité quand on voyage à l’étranger.

Pour reprendre la maîtrise de ses dépenses et de sa consommation, la meilleure solution consiste à utiliser sa carte à débit immédiat, ou la bonne vieille méthode des enveloppes:)

CONSOMMER RESPONSABLE, OUI MAIS….

La consommation responsable (bio, locale, éthique, labellisée) nous procure un sentiment de satisfaction, car nos valeurs et nos actes sont en cohérence. Mais….si l’on n’y prend garde, ce mode de consommation n’empêche en rien la surconsommation, l’extraction des matières premières, la pollution, etc. Certes, elle sera toujours préférable à une consommation non responsable. Pour autant, sachons garder un regard critique de consommateur-trice avisé-e. Réfléchissons toujours avant d’acheter “vert”, car avant de consommer mieux, il vaut mieux apprendre à consommer moins.

Prenons comme exemple les multiples alternatives neuves en faveur du zéro déchet : des gourdes en inox, des lingettes lavables, des sacs en coton réutilisables, des pansements en bambou, des couvre-plats en tissu, des bocaux en verre tout mignons, des sprays en plastique végétal, etc. Avant de constituer toute sa panoplie zéro déchet, regardons déjà chez nous tout ce qui peut faire l’affaire, et privilégions l’occasion pour le reste.

FAIRE DE LA PLACE POUR CE QUI COMPTE

Il n’est pas facile de sortir du tourbillon consumériste, qui s’apparente à une addiction.  Combien de personnes vont-elles s’acheter quelque chose quand elles vont mal, se soignant par la “shopping therapy” ? Si on est en situation de mal-être, prendre son courage à deux mains pour se faire aider est le meilleur moyen de retrouver de la sérénité, qui ne passera jamais par des achats.

Cesser de consommer pendant quelques semaines va provoquer un manque dans un premier temps, que l’on peut combler en marquant un temps d’arrêt, en prenant du recul, en réfléchissant sur ses désirs profonds. Il y a fort à parier que ce qui fait le sel de notre vie va soudainement sortir dans la lumière : prendre du temps pour soi, accorder du temps de qualité à ses proches, faire enfin l’activité dont on rêve depuis longtemps, relancer des projets enfouis, faire preuve de créativité, diffuser autour de soi des énergies vivifiantes, inspirer les autres, pour vivre plus libre, allégé-e d’un poids, avec des finances en meilleure santé.

J’espère que ces quelques pistes vous seront utiles et je vous dis à très bientôt.

Portez-vous bien.
Nathalie

Commentaires (2)

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