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Peu importe l’environnement naturel dans lequel nous avons plaisir à être, il nous procure un bien-être physique et émotionnel.
Par exemple, en forêt, en cheminant sur les sentiers, on s’éloigne – pour un moment – de notre vie quotidienne souvent surchargée, on s’éloigne du bruit des activités humaines.
En s’enfonçant de plus en plus profondément dans cet environnement sylvestre, l’atmosphère se modifie. On respire un air plus pur et plus frais, chargé de l’odeur des résineux ou des feuilles encore fraîches de la rosée du matin. On se laisse attirer par des petits riens – un jeu d’ombres et de lumières, une alternance d’essences diverses, de la mousse sur un rocher, des racines affleurant au ras du sol, le chant des oiseaux.
Se sentir ainsi si proche de la nature change quelque chose en nous : notre cerveau se repose, notre corps ressent une vitalité bienfaisante, notre cœur s’emplit de gratitude.
Vous avez peut-être déjà vécu cette expérience, en forêt ou ailleurs ?
Savez-vous ce qui a pu la favoriser ?
Je vous propose de découvrir le concept de la restauration de l’attention, qui se déploie dans toutes sortes d’environnements naturels.
LA THEORIE DE LA RESTAURATION DE L’ATTENTION
La théorie de la restauration de l’attention a été développée dans les années 80 par les chercheurs en psychologie environnementale Rachel et Stephen Kaplan.
En s’appuyant sur 4 caractéristiques, elle suggère une amélioration de la fatigue mentale et de la concentration par des moments de calme passés en nature, lesquels exercent sur nous “une douce fascination“.
Ce calme ne vient pas seulement nous apaiser, il semble également restaurer nos cerveaux sursollicités.
En effet, les stimuli de la nature ne demandant aucun effort de concentration, le cerveau récupère et reconstitue sa capacité d’attention.
Une étude démontre que, par rapport à un groupe s’étant rendu en ville, les vacanciers ayant passé le même temps dans la nature voient leurs résultats à un test de relecture et de correction – une tâche exigeante en termes d’attention dirigée – s’améliorer entre le début et la fin des vacances, alors que les résultats du groupe de vacanciers urbains devenaient moins bons durant la même période (Hartig et al., 1991)
les 4 caractéristiques
La CONTEMPLATION
Contempler ce qui nous entoure dans une forêt, au bord d’une rivière, en haut d’une montagne est une « attention non dirigée ». Cela ne nous demande pas d’effort, contrairement à la concentration, ciblée sur une activité précise.
Nous sommes là, tranquilles, charmé.e.s par ce qui nous entoure, dans un espace de rêverie et de flânerie.
La contemplation permet à notre mental de se reposer, à nos sens d’engranger des stimuli sensoriels bienfaisants et ressourçants.
La mise à distance
La mise à distance signifie s’éloigner de sa vie quotidienne, de prendre le large, sans qu’il soit nécessaire de faire des kilomètres et des kilomètres.
On choisit un endroit qui nous attire, dans lequel on se sent bien, pour y passer un peu de temps. Pour certaines personnes, c’est la montagne, d’autres un lac, d’autres une forêt, d’autres des chemins de campagne.
Cet éloignement rompt avec la routine et aide à mettre – au moins momentanément – des préoccupations à distance, procurant un apaisement.
L’IMMENSITE DU PAYSAGE
Cette caractéristique ne signifie pas partir loin de chez soi, à la rencontre de paysages grandioses.
Elle nous ramène à la compréhension de notre place d’humain.e.s au sein de l’immensité du grand tout – le monde du vivant.
Nous nous sentons partie de l’organisation et de l’équilibre de l’univers, où chaque élément a une fonction, une utilité, un sens.
Nous faisons ainsi l’expérience du respect, de l’empathie, de la connexion émotionnelle, renforçant notre attitude pro environnementale.
LA COMPATIBILITE
Cette caractéristique nous procure un sentiment de joie et de satisfaction, en phase avec nos envies, en phase avec notre propre rythme.
Nous choisissons de nous adonner librement à des activités en nature que nous aimons : randonnée, balade, jardinage, ateliers de plantes sauvages ou de vannerie, bains de forêt, nage en milieu naturel, pique-nique.
Nous ressentons des émotions agréables, reposantes. Nous nous sentons régénérés de l’intérieur.
CONCLUSION
Avec les moments passés en nature, nous vivons l’expérience du calme, de la contemplation, de la lenteur, de la pleine conscience, du retour à soi. Nous prenons le temps de nous “attarder sur nos ressentis et sur nos impressions sensorielles […] et à tout ce qu’il y a autour de nous”.
Cela nous permet de nous extraire de la frénésie de la vie quotidienne et de nous offrir des espaces de bien-être profond, dont les effets perdurent plusieurs jours après encore.
🌿🌿🌿
Parmi ces 4 caractéristiques, laquelle ou lesquelles ont votre préférence ? Merci d’avance pour votre contribution en commentaire.
Portez-vous bien et à bientôt pour le prochain article !
Cordialement,
Nathalie
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REFERENCE DE L’éTUDE DES KAPLAN
Kaplan, R. & Kaplan, S., The Experience of Nature: A psychological perspective. New York: Cambridge University Press, 1989