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Burn-out : comment la forêt m’a soutenue

Burn-out : comment la forêt m'a soutenue

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Aujourd’hui, je vous parle en mode plus intime d’un épisode de ma vie, un épisode difficile et en même temps salvateur, comme je l’ai compris plus tard. : le burn-out.

De plus en plus de personnes connaissent cet état douloureux, dont vous peut-être qui lisez cet article.

J’ai donc eu envie de vous parler de ce qui m’a aidée, afin de partager avec vous des pistes pour vous soutenir dans cette épreuve.

QU’EST-CE QUE LE BURN-OUT

En tout premier lieu, qu’est-ce que le burn-out ?

Voici un extrait d’un article de la RTS (Radio télévision suisse).

L’unité d’épidémiologie professionnelle et environnementale d’Unisanté à Lausanne a travaillé avec deux linguistes, recensant plus de 80 définitions du burnout existantes à travers le monde.

Fatigue, épuisement, distanciation, perte d’efficacité professionnelle: les chercheurs ont tiré de ce catalogue une définition qu’ils ont soumise à un panel de 60 experts de 29 pays et qu’ils ont approuvée.

Désormais le burnout se définit comme “un état d’épuisement émotionnel et physique lié à une exposition prolongée à des problèmes au travail”.

En ce qui me concerne, je n’ai pas connu le burn-out par excès de travail ou de zèle.

J’ai connu le burn-out après plus de 3 ans de harcèlement moral.

Voici mon histoire

21 janvier 2020

Il est environ 8h. J’entends quelqu’un dire à une collègue d’accomplir la dernière tâche qu’on ne m’avait pas enlevée.

Cette ultime brimade – et la dernière, de cela j’en étais convaincue – m’a fait lever de mon siège. J’ai pris mes affaires personnelles et j’ai quitté le bureau.

Arrivée chez moi, j’ai envoyé un mail à mon médecin. Elle connaissait déjà ma situation et me demandait régulièrement si je voulais m’arrêter. Ma réponse : non, ça va, je tiens le coup, cela ira mieux demain, après-demain, le mois suivant. Alors qu’en réalité, il n’y avait que moi qui pensais que « ça allait ». J’entends encore ma famille, mes ami.e.s faire allusion tout en délicatesse à mes traits tirés, à ma personnalité de plus en plus éteinte. On ne me reconnaissait plus et moi, je ne voyais rien.

Le jour même, mon médecin me recevait. Le « ça va » a sauté et m’a valu 9 mois d’arrêt maladie.

Je me souviendrais toujours d’une de ses premières ordonnances : « allez dans la nature ».

C’est ce que j’ai fait.

Comment la forêt m’a soutenue

J’y suis allée. Souvent.

Pendant quelques semaines dans l’état second qui me caractérisait à cette période : comme si j’étais un robot.

Puis a surgi la pandémie. En Suisse, nous avions la chance de pouvoir sortir librement, dans le respect de certaines obligations.

Ainsi, j’ai pu continuer à appliquer l’ordonnance médicale.

A 20 minutes de chez moi se trouve la plus grande forêt du plateau suisse.

Elle est belle, pleine de clairières cachées, de sentiers minuscules menant au bord d’un ruisseau, de troncs couchés moussus, d’odeurs de résineux, de hautes herbes, de chênes séculaires, de pins sylvestres élancés, de hêtres imposants.

Dans la forêt, je déambulais, sans but. C’est toujours ma façon d’y être d’ailleurs : je ne fais rien au sens où on l’entend habituellement.

Cette flânerie, la beauté autour de moi, me permettaient de tenir à distance ce que je vivais. Je n’étais pas dans ma tête, j’étais dans mes sensations. Au fur et à mesure de mes déambulations, le temps de quelques heures, la légèreté m’habitait à nouveau.

Pour tout dire, cette mise à distance s’explique, entre autres, par les stimuli naturels auxquels j’étais soumise – bruissement de feuilles, chants d’oiseaux, vent caressant ma peau. Ces stimuli sont reposants et induisent le calme. Il n’y a rien à faire, juste à se laisser porter.

Est-ce par conséquent l’éclosion des premiers bourgeons, le déploiement des jeunes feuilles vert tendre, l’herbe ourlée de la rosée du matin, le soleil de plus en plus ardent, toute cette vitalité du printemps naissant qui m’a permis de retrouver progressivement la mienne ?

Je n’ai nul doute à ce sujet.

Car en forêt – c’est le milieu naturel que je connais le mieux – il se passe quelque chose.

Quelque chose d’intime entre soi et elle.

L’effet-miroir

Rien n’est prévisible quand on est en forêt. Certes, les arbres sont à la même place et l’écosystème forestier fonctionne de manière identique saison après saison.

En fait, ce qui change est de l’ordre de l’invisible, un je ne sais quoi dans l’atmosphère qui vient en résonnance avec soi-même. Il est indéniable qu’en forêt, on n’est pas spectateur-trice de sa vie, on vit.

Donc, ces bains de forêt que je prenais me réservaient sans cesse des surprises.

Effectivement, comme je l’ai écrit plus haut, je ressentais un sentiment de légèreté et de liberté intérieures, comme si là, au milieu des bois, le monde professionnel que j’avais quitté ne pouvait plus avoir d’emprise sur moi.

C’était comme cela la plupart du temps et cette paix m’a soutenue dans ma guérison.

QUE S’EST-IL PASSé ?

En fait, au cœur de la forêt, ni elle ni moi n’étions parées d’artifices. Nous étions comme nous étions.

Cela a contribué assurément au rétablissement de mon bien-être physique et émotionnel. Parce que je n’avais pas de rôle à jouer, je ne craignais pas de faire de la peine à ma famille.

A vrai dire, des larmes, j’en ai versées à faire monter le niveau du lac Léman.

Combien de fois, alors que je ne m’y attendais pas, la simple vue d’un arbre portant une blessure provoquait des sanglots, comme un effet-miroir. Ces larmes lavaient ces milliers d’heures où j’avais été blessée, où je m’étais laissée intoxiquer par un processus pernicieux.

Et comme pour l’arbre, qui sait se réparer quand les dommages ne sont pas trop graves, j’ai trouvé les ressources pour me régénérer : l’amour de ma famille et de mes ami.e.s, l’amour que j’ai fini par retrouver pour moi, le soutien de mon médecin, celui de la forêt.

A tous ces êtres – car la forêt est un être vivant – j’exprime ici mon infinie gratitude pour m’avoir aidée en quelques mois à reprendre le chemin de la joie et de la quiétude.

Qu’ai-je appris de cette expérience ?

D’abord ceci : plus jamais je ne laisserai quiconque absorber mon énergie vitale.

Ensuite – c’est l’effet salvateur dont je parlais en introduction – j’ai pris conscience que le salariat, même bienveillant et intéressant comme je l’ai connu avant cet épisode, laissait un vide.

Chaque jour, lorsque que je posais mon sac, je posais aussi une partie de moi, celle reliée à la nature et au monde du vivant. J’avais l’impression de perdre un temps précieux que j’aurais pu consacrer à être utile aux autres et à mon propre épanouissement.

Je me souviens très bien du moment où j’ai eu le déclic : en avril 2020, en plein burn-out et en pleine pandémie, l’appel de la forêt m’a donné une force créatrice nouvelle. A la lumière de tout cela, ce qui était au départ un blog est devenu une activité indépendante.

La suite

En juin 2022, lorsque j’ai commencé ma certification de guide de bains de forêt, je n’avais pas envisagé de poursuivre celle de praticienne en thérapie forestière.

Après réflexion, c’est en prenant connaissance du contenu de la formation et en repensant à ma propre histoire que j’ai décidé de faire ces modules supplémentaires.

Bien que nous soyons toutes et tous différent.e.s dans les réactions, ressources et réponses apportées face à une situation professionnelle dommageable, je sais ce que cela fait dans son corps, dans son cœur et dans sa tête d’être soumis.e.s à une pression inhumaine, de quelque nature qu’elle soit.

Les interventions de thérapie forestière que je fais s’adressent aux personnes traversant un burn-out. Ce sont elles que j’ai envie d’aider à passer au mieux cette situation provisoire.

Par conséquent, si vous vous reconnaissez dans cet article, n’hésitez pas à me contacter. On peut discuter, c’est sans engagement.

Bien chaleureusement,

🌿 Nathalie

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