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Je m’occupe de tout, sauf de moi

Educatrice HES, Amélie Jaquier a fondé Bagaj pour transmettre des outils d'accomplissement de soi lors d'ateliers pour enfants, adolescents et adultes. Ses activités se déploient dans le Canton de Vaud.

Temps de lecture 3′

J’ai fait la connaissance d’Amélie dans le cadre de ses activités bénévoles à l’Antenne, un café et un espace culturel qui réunit petits et grands en toute convivialité à Sottens (Canton de Vaud).

Educatrice HES, Amélie a fondé BAGAJ pour accompagner les enfants, les adolescents et leurs familles dans leur voyage vers l’accomplissement de soi.

Son challenge est de proposer des techniques motivantes, inspirantes, innovantes et souvent amusantes pour les accompagner dans le dépassement de leurs difficultés.

J’aime beaucoup son approche, sa bienveillance, sa délicatesse. Amélie est aussi une amoureuse de la nature.

Pour toutes ces raisons, j’ai eu envie de vous la faire connaître en lui demande d’écrire un article sur un sujet qui revient souvent dans mes échanges avec les personnes :

  • je ne prends pas le temps d’aller en nature alors que ça me fait du bien;
  • pourquoi je ne prends pas ce temps? Qu’est-ce que cela dit de la valeur que je me donne ?

DEUX OUTILS POUR REORIENTER SES PRIORITéS

Merci Nathalie de m’avoir invitée à répondre à ces questions que tu rencontres souvent.

Après une réflexion sur les comportements de l’Homme d’aujourd’hui, je vous suggèrerai deux outils pour réorienter vos priorités.

L’être humain puise une grande partie de son énergie vitale dans la nature. Les bienfaits de celle-ci sur la gestion de notre stress et la libération de nos émotions ne sont plus à démontrer.

Pourtant l’Homme peine à s’y arrêter. Pour se recharger, on mange, on dort.

Passer du temps en nature est aussi une façon de se nourrir.

L’Homme d’aujourd’hui est pressé. Il est pris dans le tourbillon de la société actuelle.

Est-ce par manque de considération pour lui-même qu’il ne s’offre pas ces moments essentiels à l’entretien de son énergie ou de son bien-être?

En nous observant, je pense que l’Homme d’aujourd’hui mesure sa valeur relativement au « faire ». Il pense être un bon employé, un bon parent, une belle personne selon ce qu’il a fait.

COURIR POUR SATISFAIRE LES BEsoins DES AUTRES

Prisonnier de cette croyance, il passe ses journées à courir pour satisfaire les besoins des autres et les attentes de la société afin d’avoir le sentiment d’être quelqu’un de bien.

Il oublie d’être. Et il oublie l’importance de satisfaire ses propres besoins pour pouvoir offrir des actes de qualités aux autres.

Ainsi, pour pouvoir tenir nos rôles avec brio, il est nécessaire de
commencer par être présent à soi. Remplir nos propres besoins nous permet de répondre à ceux des autres.

Cela nous rend inspirant et charismatique. Cela nous aide à rester dans le cœur.

Si l’Homme d’aujourd’hui agit souvent en étant vide d’énergie et à contrecœur, l’arbre est présent à lui-même. Respectueux de son énergie qui varie au fil des saisons, il offre ses fruits en été et abandonne ses feuilles en hiver.

De façon similaire, les animaux savent se mettre en pause.

La rivière ne peut plus alimenter le lac si elle est asséchée.

On peut donner uniquement ce que nous possédons, et le temps passé en nature nous l’enseigne tout en nous rechargeant.

COMMENT AMORCER UN CHANGEMENT ?

Cette prise de conscience faite, comment amorcer un changement ?

Le premier outil pour changer nos priorités se situe dans la création d’habitudes.

Nous agissons majoritairement par réflexes : se laver les dents, conduire, éteindre la lumière, etc.

Mais aussi fumer, prendre notre téléphone dès qu’il faut attendre, grignoter entre les repas.

Pour créer des habitudes saines dans nos vies il est nécessaire de créer de nouveaux réflexes.

DEUX MINUTES PAR JOUR

Un bon moyen pour y parvenir est d’instaurer 2 minutes par jour du nouveau réflexe.

Pour se reconnecter à la nature, cela pourrait être :

• boire notre café en regardant par la fenêtre et en pleine conscience
• s’arrêter quotidiennement 2 minutes devant un arbre ou un beau paysage se trouvant sur notre trajet
• prendre soin chaque jour d’une plante verte

Chaque semaine, ce temps sera augmenté de façon minime et le réflexe prendra sa place peu à peu.

CREER DES RECOMPENSES

Le deuxième outil est de créer des récompenses.

Lorsque je me sens bien en nature, il est judicieux d’ancrer cette sensation en moi en me connectant à mes 5 sens: l’odeur rafraîchissante
des sapins, la caresse de la brise sur ma peau, la sensation d’ouverture que me procure la vue sur le lac ou sur un autre élément de nature.

Nous pouvons ancrer ce moment en nous par un geste simple et discret qu’on répétera à chaque moment de détente dehors.

A force de répétition, le même geste ou la même odeur reproduits dans d’autres contextes permettent un retour au calme.

Ressentons la paix qui nous habite. Observons les bénéfices secondaires que nous retirons de nos balades sur le reste de la journée.

SE FOCALISER SUR LE BENEFICE

L’être humain fonctionne par habitude, certes, Il fonctionne aussi à la
récompense. D’où l’importance de focaliser sur le bénéfice (et non sur le dossier qui est resté sur la table pendant ce temps).

Est-ce que je suis plus efficace après avoir passé du temps en forêt ? Ma pensée est-elle plus claire? Mes gestes plus posés?

Lorsque je suis dans une bonne qualité de présence à moi et à l’univers, qu’est-ce que cela induit dans mes actes et mes performances?

Et si nous découvrions que “perdre” du temps en nature était un gain de temps ? En cas de perte d’énergie vitale et de présence à soi, la maladie nous arrête et nous force à prendre ce temps.

A mon sens, se recharger chaque jour et évacuer les émotions chaque soir est une hygiène de vie.

Je suis convaincue que cela peut nous éviter de perdre du temps dans la maladie par la suite, tout comme se laver les dents nous évite les caries.

Puisque l’Homme fonctionne par habitude, il est important de créer des réflexes de connexion à soi et à l’univers dès que possible.

Merci Amélie pour tes précieux conseils.

Nathalie

RESTER EN CONTACT AVEC AMELIE

Amoureuse de la nature, je suis éducatrice sociale HES et j’ai créé BAGAJ dans l’objectif de transmette des outils de résilience dès le plus jeune âge.

Amélie Jaquier Galley
Educatrice sociale HES
www.bagaj.ch

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